mardi 28 octobre 2014

Une construction fait polémique

A Ceyzériat, le quartier de Mont July n’abrite que des gens conscients de leur chance de profiter d’un cadre à la fois calme et préservé (la commune insiste en effet volontiers sur ces qualités en matière de patrimoine).

Au cours de l’hiver 2010 -2011, une maison a commencé à sortir de terre sur une petite parcelle constructible, le long d’une seconde parcelle non constructible,  sous la route menant au relais de télévision.

Au fur et à mesure que la maçonnerie évoluait, l’attention des riverains a été attirée par la hauteur tout à fait inattendue, dans ce secteur, de la construction. A cela s’est ajouté durant des semaines un va et vient de camions apportant des tonnes de remblais déversés sur le chantier. Or le PLU, plan local d’urbanisme n’autorise pas les apports de remblais en dehors de cas particuliers, et encore moins dans de telles proportions. En bons citoyens,  il nous a semblé indispensable d’alerter la mairie de Ceyzériat par courrier recommandé avec avis de réception. Curieusement, aucune réponse n’a été obtenue.
En revanche le ballet incessant de camions chargés de remblais a continué pendant largement plus d’une année, sans que quiconque y mette un terme. La route a souvent ressemblé à un véritable bourbier et, surtout, le terrain naturel a été totalement modifié, en même temps que l’écologie était complètement bafouée : de par leur nature, ces  matériaux  relevaient très certainement davantage d’un traitement spécifique que d’une décharge dans un lieu résidentiel (asphalte par exemple).

Compte tenu du fait que plusieurs constructions ont, par le passé,  présenté des hauteurs « hors-normes » ou des implantations  également surprenantes, un groupe de riverains éco-responsables et soucieux du respect de la loi a décidé, dans un souci de préservation du cadre de vie, de ne pas, comme précédemment, laisser les choses demeurer en l’état pour éviter une fois de plus d’être mis devant le fait accompli et d’avoir à subir une construction qui défigure le paysage.


Une procédure est en cours  devant le juge d’instruction de Bourg en Bresse et devant le Tribunal Administratif.

Naissance de la passerelle des vendangeurs

Dominant Ceyzériat, situé au-dessus de la seule vigne encore exploitée dans la commune, un pont ne menant nulle part et enjambant quelques mètres de rail de chemin de fer peut paraitre incongru : on l’appelle « la passerelle des vendangeurs », mais porte-t-elle bien son nom ?

Voici son histoire.
La commune de Ceyzériat, depuis de nombreux siècles, et jusqu‘à la moitié du XXème, était essentiellement viticole. Les vignes recouvraient les coteaux du Revermont presque jusqu’au sommet de la montagne. Les vins produits étaient très réputés,  servis sur les meilleures tables ; ils avaient l’appellation « vins du Bugey ». La fête de la grand-Margot, en octobre, avec la célébration du vin nouveau, en est un reliquat.
En 1866, la Compagnie des Dombes et des Chemins de Fer du Sud-Est, fondée en 1863 par Lazare MONGINI et ses fils, 1 rue des Archers à Lyon, obtient l’autorisation de  construire une ligne de chemin de fer reliant Bourg à La Cluse.
Le trajet de cette voie ferrée traverse la commune de Ceyzériat au nord-est, scindant de nombreuses exploitations  et entraînant l’expropriation de terrains communaux et de vignes. La commune a été mise à contribution en faisant don des terrains traversés et en allouant à la Compagnie une somme de 12.000 francs empruntée à la Caisse des Dépôts et Consignations, prêt remboursable en 15 ans.
En 1869 est diligentée une enquête : « Nous, Maire de la commune de Ceyzériat,  certifions que, ce jour d’hui, dimanche 5 décembre 1869, a été publié à son de caisse et affiché, conformément à la loi du 9 mai 1841, l’arrêté de Monsieur le Préfet de l’Ain présentant une enquête de 8 jours pour préparer l’expropriation des terrains… ». Une seule observation à cette enquête, celle de  Maître Place, avocat à Bourg, propriétaire d’un important vignoble à Ceyzériat, qui demande l’établissement d’un passage à niveau pour piétons sur le sentier dit du Perron pour relier les 2 parties de ses propriétés coupées par la ligne de chemin de fer. En janvier 1873, le Maire de Ceyzériat, Camille Jaÿr, demande au Préfet de l’Ain « une solution pour désenclaver les vignes coupées par le chemin de fer «  à savoir la création d’un passage à niveau pour piétons sur le lieu du sentier du Perron. La Compagnie des Dombes refuse la solution sous le prétexte qu’elle a déjà accordé l’autorisation de     9 passages à niveau sur la traversée de la commune et l’Ingénieur Ordinaire des Ponts et Chaussées de l’Ain, Mr Michaud, propose la construction d’une passerelle enjambant la voie.

Début 1873 les discussions sont suspendues, le Maire de Ceyzériat Camille Jaÿr, malade, décède et est remplacé par son père Hyppolyte Jaÿr, ancien ministre de Louis-Philippe et Pair de France.
Les tractations reprennent, donc, en juillet 1873, pour aboutir à un accord définitif entre la Compagnie, le département et la Commune : une passerelle sera construite « en fer et en bois reposant sur 2 culées en maçonnerie ». Le département prendra à sa charge la passerelle proprement dite, «  en fer et en bois pour gradin et platelage, la Commune fournirait les pierres de tailles, moellons tétués, moellons ordinaires et sable pour la confection des 2 culées avec marches en pierre, la Compagnie fournirait la chaux hydraulique et se chargerait de la confection des maçonneries « .Le coût de l’ouvrage est estimé à 1.000 francs, 206 francs pour la commune, le reste à la charge du Département et la Compagnie concessionnaire. La commune préfère donner la somme en argent et laisse tout le soin de la construction à la Compagnie.
Par une lettre du 14 août 1873, la Compagnie décide de remplacer le tablier en fer par un ouvrage entièrement en maçonnerie : « si l’on tient compte des faibles dépenses d’entretien qu’exige le passage en maçonnerie et des avantages de toute nature qu’il offre en outre, nous pensons qu’il conviendrait d’adopter le mode de construction en pierre ».  Le coût de l’ouvrage s’élèverait à 1.400 francs et la différence de prix sera à la charge de la Compagnie.

En mars 1874, les travaux de construction n’ont pas  débuté et  le Maire de Ceyzériat de  réclamer « la prompte exécution de ce travail d’art ». Les travaux commencent, mais dès le 10 mai 1874, le conseil municipal proteste : « la construction ne suit pas le plan agréé par le Conseil Municipal : la passerelle est bien plus haute qu’on ne l’avait prévu, l’escalier à l’est et à l’ouest est rapide et difficile d’où il suit que cette voie de desserte serait peu commode » et il menace de ne pas payer sa     quote-part.
La colère gronde : « la passerelle, dans l’état où elle apparaît, ne servira pas pour le but qu’on s’est proposé. Tout le canton de vignes restera comme il est aujourd’hui sans débouché pour son exploitation …Il peut être beaucoup demandé à nos populations agricoles, mais, ce qu’on ne saurait accepter, ce sont les entraves à leur travail et à l’empêchement par une compagnie industrielle de la liberté de circulation à leurs propriétés «. Et voilà qu’on parle de «  la création d’un sentier latéral au chemin de fer de 1 mètre à 1.20 mètre de largeur par lequel, du Perron, on irait aboutir au passage à niveau derrière la propriété Rollin à Challes ».  Le Maire de poursuivre, dans une lettre adressée à l’Ingénieur de Ponts et Chaussées de l’Ain  « il y aura lieu de regretter le consentement et l’autorisation donnés à un ouvrage qui ne sera absolument d’aucun usage et dont la dépense aura été en pure perte. Jamais, en effet, un homme chargé (la bringue ou hotte de vendange pèse jusqu’à 100 kilos) ne s’aventurera dans un escalier presque droit comme une échelle de 24 marches lesquelles ont 0,18 mètre de hauteur, mais, en revanche, en ont 0.25 mètre seulement de foulée, à peine la place pour poser le pied «. Le Maire  demande « à suspendre immédiatement les travaux commencés ».
L’Ingénieur de la Préfecture propose des modifications : « porter à 0,30 mètre la largeur de foulée des marches et établir un palier de 1 mètre de longueur au milieu de l’escalier d’aval… et de créer également un palier dans l’escalier d’amont ». Mais, devant le retard de la construction de la passerelle et les vendanges arrivant, il « accorde l’autorisation aux vignerons de traverser à niveau la voie ferrée, mais sous leur unique responsabilité …».
Les modifications des travaux ne convainquent personne, ni la Municipalité, ni les habitants … et on réitère la nécessité d’un « passage à niveau pour piétons ».
Les échanges épistolaires se succèdent et s’enveniment : le Maire dit  : « les travaux étant exécutés et, en quelque sorte, parachevés ainsi que je m’en suis assuré, je me borne à affirmer que, dans les conditions où elle existe, la passerelle ne pourra jamais être pratiquée avec sécurité par les hommes chargés de hottes de terre, de fumier ou de raisin ». L’Ingénieur rétorque : « il n’y a pas lieu de créer un passage à niveau spécial pour la traversée du sentier du Perron…il conviendrait de rétablir le sentier latéral à la voie ferrée qui reliait le sentier au passage à niveau de Challes ». Notre Maire Hyppolyte Jaÿr accepte. La voie ferrée Bourg-La Cluse est ouverte le 20 mars 1877.

Il semble que les vignerons de Ceyzériat se soient accommodés de devoir franchir les rails pour effectuer leurs travaux et les vendanges en évitant la passerelle. Mais dès février 1880, la polémique a redémarré au cours d’une délibération du Conseil Municipal : « la Compagnie Ferroviaire a définitivement clos la ligne ferrée de sorte qu’aujourd’hui la desserte des vignes n’est plus possible sinon par cette passerelle qui a été construite dans des conditions contre lesquelles la Commune a toujours protesté et qui est, du reste, complètement impraticable ». Ce même Conseil Municipal, fin mai 1880, exprime le vœu que « le pont-viaduc établi sur le chemin de fer fût détruit et remplacé, sur le point même où il existe, par un passage à niveau » et d’ajouter « la combinaison n’a pas atteint son but et il sera facile de se convaincre par les rapports des agents de service que cet ouvrage d’art (outre qu’il fait mauvaise figure sur la voie) est d’un usage absolument impossible pour les besoins de la culture, si bien que pas un homme chargé ou non ne s’aventure jamais à en monter les degrés ». Enfin,  la Compagnie déclare que le réseau Bourg-La Cluse-Nantua a été classé d’intérêt général, que le nombre de trains augmente… L’ouverture de la section La Cluse-Bellegarde va accroître le trafic «, en conséquence, il devient donc impossible de donner satisfaction au vœu qu’exprime le Conseil Municipal » de créer un passage à niveau.

Donc, la passerelle est restée en l’état, impraticable pour les viticulteurs qui seront de moins en moins nombreux,  mais  enrichissant le patrimoine artistique et culturel de Ceyzériat, et  pour le plus grand bonheur des enfants, des promeneurs et… des photographes.
Le temps passant, le trafic ferroviaire sur cette voie, surnommée la ligne des Carpates à cause de son profil tourmenté, s’est raréfié et les structures se sont dégradées, surtout notre passerelle, avec de la mousse et des végétaux poussant entre les pierres.
Dans les années 1990, sur la demande expresse des Suisses voulant réduire le temps de parcours entre Genève et Paris à moins de 3 heures, on a modernisé cette voie pour le passage d’un TGV. La passerelle est, alors, inadaptée à la nouvelle configuration de la ligne, voire dangereuse.

Le vœu du Maire et du Conseil Municipal de Ceyzériat de 1880 a donc été exaucé puisque le « pont-viaduc » a été démoli pierre par pierre, a quitté le sentier du Perron pour être reconstruit à l’identique par le Réseau Ferré Français, sur les hauteurs du Mont-July d’où il domine tout Ceyzériat.

article rédigé par Monsieur et Madame Aknin à partir d'archives personnelles et des archives de la SNCF : correspondance entre la Compagnie des Dombes, les Maires et le Conseil Municipal de Ceyzériat, le Préfet et l’Ingénieur Ordinaire du département de l’Ain du 5 décembre 1869 au 21 juin 1880.

samedi 25 octobre 2014

Un chemin de fer peu désiré

“Le Conseil Municipal de Ceyzériat vient de voter, le 11 février 1866, une allocation de 12.000 francs pour le chemin de fer de Bourg à Nantua. Ce vote obtenu par l’insistance extrême du maire de Ceyzériat et du Préfet...est un malheur véritable pour cette commune...Les communes peuvent, s’il le faut, faire des sacrifices pour l’Etat qui en fait lui-même souvent pour elles, mais elles n’ont assurément pas à en faire pour des compagnies de spéculateurs aventureux, qui s’inspirent d’un tout autre sentiment que celui de l’intérêt public. La situation de la commune de Ceyzériat n’est pas bonne financièrement parlant.Elle a une dette de 15.000 francs qu’il est assurément au moins inutile d’augmenter par cette allocation...qu’il faudra augmenter d’une somme de 3.000 à 4.000 francs pour la valeur des terrains que le chemin de fer prendra sur ses biens communaux...
La commune de Ceyzériat n’ a, à ce chemin, aucun intérêt –loin de là-, les vins de Ceyzériat et du Revermont qu’il transportera, dit-on, dans la montagne seront soumis à la concurrence heureuse des vins du Midi. Ces vins moins bons que les nôtres, parce qu’ils sont plâtrés et malsains, sont toujours à 10 francs pièce plus bas que les nôtres et, indépendamment de cette raison de préférence, ils ont une coloration que recherchent les buveurs des campagnes. Ils seront donc toujours préférés par nos environs de la montagne...Aujourd’hui le train amène les vins du Midi en abondance et fournit au moins la moitié de la consommation de Bourg et des environs. S’il passe à Ceyzériat et s’élève à Nantua, il emportera beaucoup plus des vins du Midi que des vins de Ceyzériat et du Revermont. Ce transport que nous payerons si cher fera donc les affaires des marchands de vins du Midi et non les nôtres ...

Lettre extraite de l'ouvrage “Les Voies Ferrées du Haut-Jura et des Carpates” de Joseph BECU, qui relate, entre autres, les péripéties de la construction de notre voie de chemin de fer. Une lettre du 22 février 1866, donc avant qu’on ne parle de la passerelle (1869), y est publiée,  elle ne donne pas l’auteur,  le destinataire étant le Ministre de l’Agriculture.

mercredi 8 octobre 2014

Sentier pédestre - Circuit du Montjuly

Lorsqu'on demande aux nouveaux arrivants à Ceyzériat quelle a été leur motivation pour s'y installer, le premier critère qui est énoncé est : la nature, sa beauté, sa diversité et les joies du plein air.

Il est vrai que dans notre commune nous sommes particulièrement favorisés en espaces verts. Afin de mieux les connaître, la commune de Ceyzériat a édité cette année un guide des Sentiers pédestres, une initiative que nous apprécions car elle permet aux nouveaux arrivants de découvrir notre joli village.
Le circuit du Montjuly, balisé en rouge sur le guide est celui qui offre la plus jolie vue sur le village et sur le paysage. On voit la Dombes, les Monts du Beaujolais (par temps clair), Bourg et le Revermont.


Au cours de cette promenade de 6 km, vous croiserez quelques sites patrimoniaux :

- le mas de Bâgé ( à gauche sur le chemin de Schall) avec sa tour et sa porte XVIe
- la Tour de Challes (dans la propriété à droite avant le passage à niveau)
- à gauche après la chemin des Cotes vous empruntez le chemin des Conches aux Rochettes, la zone est classée naturelle à droite du chemin.
- Au bout du chemin, la passerelle des vendangeurs.
Un petit raidillon vers la cabane du maquis mais vous tournez à gauche. Des sous-bois, puis à la sortie, la croix du Vanon.
Descente vers la place du Montjuly, deux types d'habitat, les vieilles maisons de vignerons et quelques maisons bourgeoises dont La Gélière construites probablement sur l'emplacement initial du Mas du même nom.
Descente vers le village et le lieu-dit de Tréconnas
- Petit arrêt devant la Pierre des Morts (N°30 sur le plan). La Pierre d'Autel est située à l'angle des rues Charles Guillon et Henri Dunant. Elle servait dès 1350 à déposer les paniers de victuailles destinés aux lépreux parqués dans la maladrerie de Tréconnas. 

dimanche 5 octobre 2014

Irrespect du patrimoine

Quelle ne fut pas ma surprise de constater que les services municipaux ont apposé sur le lavoir de la Grande Fontaine un panneau de stationnement interdit.
Alors que l'on prône le respect du patrimoine, que l'on éduque nos enfants en ce sens il me parait invraisemblable que quelqu'un ait pu avoir l'idée de percer le mur du lavoir et pour comble de la laideur y accrocher un panneau.
On peut comprendre que le stationnement étant gênant dans cette courbe mais quand même. La Mairie ne peut-elle pas donner des instructions précises quant à la manière d'interdire le stationnement : des rayures au sol auraient été aussi efficaces et n'auraient pas défiguré le bâtiment !

Nous espérons que cette faute sera rapidement réparée. 

Nous en profitons aussi pour demander à ce que le bassin du lavoir soit de temps en temps nettoyé, tout l'été ce sont 10 cm de vase qui ont pollué le fond. Une bien piètre attention à nos spots touristiques. 

Rédaction : MT Lefébure

Carrefour Market bientôt à Ceyzériat

C'est semble-t-il l'enseigne Carrefour Market qui a été retenue pour venir s'implanter à Ceyzériat. Ce sera sur l'emplacement de l'actuel garage Rey, route de Jasseron.

Quelles en seront les conséquences ? Certes le coté pratique est indéniable mais le petit commerce du centre du village risque d'en pâtir. La Panouille qui a le mérite de nous offrir des produits frais et locaux va-t-elle résister ? 

Qui dit moyenne surface, dit parking, encore une fois c'est du goudron qui va s'étendre au coeur du village. Déjà lors du réaménagement du parking de la mairie nous avons les quelques arbres disparaître. Notre Maire est-il fâché avec la verdure ?

La passerelle des vendangeurs

La passerelle enjambait depuis 1883 la voie ferrée et permettait en empruntant le chemin à gauche depuis le chemin de Schall d’accéder aux coteaux.
Elle n’a pas survécu au développement ferroviaire et  a été démontée en 2008 pour faciliter le passage du TGV Paris-Genève.

Elle a été remontée pierre par pierre et  se situe à titre de mémoire sur les coteaux près du chemin des Conches.

Beaucoup se souviennent de la micheline qui traversait Ceyzériat. Parfois rouge, jaune ou bleue, elle faisait la joie des enfants et des grands d'ailleurs. Elle était bruyante puisqu'elle obligeait à s'arrêter de parler lors de son passage, mais on l'avait toujours connue alors on l'aimait !

(image prise en août 2003, ©MT Lefébure)

Les rails ont déjà disparu, bientôt la passerelle sera démontée.

(image prise en août 2007, ©MT Lefébure)



Vidéo sur le démontage de la passerelle.

Vidéo du remontage de la passerelle. 





La passerelle en août 1953, on peut voir à gauche les pieds de vigne.
La locomotive à charbon toute fumée dehors monte la côte.

La Tour de Challes

Dans son ouvrage sur les Pays de Bourg (1786) l’érudit Thomas Riboud indique au chapitre Ceyzériat, orthographié Cezeria que le lieu fut qualifié de ville par Edouard de Savoie en 1329 avant de poursuivre « l’on voit une tour dite de Challes à laquelle est attaché un petit terrier qui était fief en 1666. Il appartient à Monsieur de Bordal, écuyer. » Plus loin, M. de Bordal est cité en seconde position dans la liste des nobles et privilégiés : « pour 200 ouvrées maisons et la tour de Challes soit une taxation de 600 livres ». Le fief de Challes, comme ceux des environs La Balme à Ramasse, la Gelière au Montjuly, se mettent sous la protection du seigneur le plus puissant.
La Tour de Challes située en hauteur, sur un emplacement stratégique est habitée depuis la plus haute antiquité. Elle domine et surveille le chemin qui mène au passage de la vieille Pérouge et surplombe le village et la source de la Vallière. (G. Manissier, histoire de Ceyzériat, 1967)

Le domaine, la maison et la Tour de Challes construite en 1340 par le seigneur de Challes de Bourg devint propriété des Malyvert, seigneur de Conflans et de Corveissiat lorsque Charles de Varax créancier du seigneur de Challes fit vendre ses terres le 14 juin 1754, puis de la famille Borssat de Montdidier (les Mondidier étaient co-seigneurs de Corveissiat). En 1789 Jacob Marie Borssat portait en core le titre de seigneur de la Tour de Challes. La maison fut rasée en 1794.


La Tour de Challes est aujourd’hui invisible au promeneur, elle fut en effet intégrée dans une maison d’habitation au XIXe siècle dans la maison dite du Docteur Rollin.

On notera que l'orthographe initiale est Challes et non pas Schall comme on le trouve aujourd'hui sur les panneaux et au cadastre. Ce changement est probablement dû aux facéties de l'administration. 

Grande Fontaine

Le lieu-dit la Grande Fontaine se situe au pied du Mont-July.
Le nom vient de la source qui descend du côteau pour se jeter dans la Reyssouze, la rivière qui traverse le village, qui franchit une barrière rocheuse de 30 m que l'on connaît sous le nom de cascade de la Vallière.

Pour revenir au hameau de la Grande Fontaine, il se caractérise par quelques sites remarquables :

- la présence d'un lavoir, (photo ci-jointe)
- la maison Chapon,
- la Tour de Challes.








samedi 4 octobre 2014

Destruction de l'Hôtel du Mont-July

Le 5 septembre 2014, l’Hôtel du Mont-July a été détruit sur injonction de la Mairie, le bâtiment étant devenu périlleux.
Cet établissement autrefois renommé, avait été victime d’un incendie, selon toute vraisemblance d’origine criminelle, le dimanche 7 février 2009. Squatté à plusieurs reprises, il faisait l’objet d’une succession compliquée, ce qui explique en partie l’état d’abandon dans lequel il se trouvait depuis plusieurs années. 

L'Hôtel du Mont-July dans les années 90 était pourtant bien coquet.

Clos de Mont-July

Histoire de la propriété du Clos de Mont-July

Philippe Protat est fils d’un propriétaire-récoltant de Chasselas, il épouse Françoise Genoux issue elle aussi d’une famille de vignerons de St Clément-les-Macon. Philippe Protat est négociant en vins. En 1877, ils font l’acquisition du buffet de la gare de Bourg en Bresse, une opportunité pour le couple, ce sont les débuts du chemin de fer et Françoise voit déjà le potentiel d’exploitation de cette concession. De dures années de labeur donnent au couple une aisance qui va leur permettre de s’offrir une propriété viticicole, le rêve de ces deux enfants nés dans le milieu de la vigne.


La propriété du Mont July entre donc dans la famille en 1895. Elle est achetée par Philippe à un cousin éloigné du nom de Marie-Jérôme Ponthus. A l’époque la propriété comporte : une grande maison d’habitation, une écurie, une remise, de grandes caves, un tinailler* avec un pressoir à roue et six cuves et 3 hectares et demi de vignes en friche à la suite au développement du phylloxera entre 1870 et 1880.

Le couple s’attaque avec énergie à la reconstitution de ce vignoble. En 1898 tout est replanté moitié en plants du pays (mettie, chintuau, gouan, mornant…) moitié en greffes et porte-greffes issus de la région de Pouilly-Fuissé. Deux hectares sont rachetés au fil des années.

Début XXe la propriété produit un vin de qualité, chardonnays et aligotés s’étant bien acclimatés sur les coteaux du Revermont. Le buffet de la gare permet à Françoise Protat d’écouler une partie de sa production de vin et de nombreux colis contenant bouteilles, volailles, grenouilles et produits locaux sont expédiés vers la capitale.
Philippe Protat meurt en 1905, Françoise Protat poursuivra seule l’exploitation jusqu’à sa mort en 1912.

Des trois filles Protat, seule Marie-Antoinette, épouse Léchères s’en occupe. 
La Première guerre mondiale réquisitionne la main d’œuvre et lui ravit son époux le colonel Léchères qui meurt à Verdun en 1916. C’est désormais, seule que Marie-Antoinette reprend tant bien que mal le flambeau et poursuit l’exploitation du vignoble jusqu’aux années 50. A sa mort en 1952, le vignoble périclite, bois et prés reconquièrent le territoire.
Ses deux fils le Général Léchères et le capitaine Philippe Léchères décident de garder cette maison de famille. Le Général retenu à Paris pas de hautes fonctions laisse la maison à son frère Philippe qui l'occupera vers les dix dernières années de sa vie soit jusqu'en 1986.

En 1994, Antoine et Marie Lefébure reprennent la maison et la réhabilitent. De lourds travaux sont entrepris pour lui donner le confort actuel.

En 2011, lors des journées du patrimoine de Ceyzériat, la maison est ouverte aux habitants du village et on y fait théâtre et musique. Cette séquence est consultable sur Youtube.


Le passé viticole

Les vendanges au XIXe siècle

Les vendanges, se déroulent habituellement aux mois de septembre et d’octobre. Elles correspondent à la récolte (exclusivement manuelle au XIXe siècle) du raisin servant à la production de vin, mais aussi, par extension, au foulage des vignes et au transfert du jus dans les bouteilles, tonneaux ou cuves. Dans de nombreuses régions elles constituent un point privilégié du calendrier des travaux agricoles et, plus largement, un moment important de la vie rurale. Occasion de travail en famille et en commun et dernier épisode important de la saison agricole, elles sont en effet associées à de nombreuses fêtes et coutumes villageoises autour du vin nouveau.
Le nombre de vignes augmente considérablement en France au XIXesiècle, qu’il s’agisse de petites surfaces cultivées par des familles qui vendront leur raisin (ou leur vin) à des coopératives pour compléter leurs revenus (dans la très grande majorité des cas) ou de plus grandes exploitations (de plus en plus au cours du siècle). Les vendanges, dont le déroulement évolue peu au cours du siècle (très rares sont les cas de « modernisation » dans ce domaine), concernent ainsi une assez grande partie des acteurs du monde rural. En effet, même si l’on ne possède pas toujours de vignes, on peut aider à ce moment d’autres personnes en exploitant, ou du moins participer aux célébrations diverses liées à l‘occasion.


Les enfants aux vendanges

Dans une société profondément chrétienne et rurale, les congés scolaires s’alignaient sur les jours fériés pour fêtes religieuses et sur les périodes de gros travaux des champs, pour lesquels tous les bras disponibles étaient nécessaires, ceux des paysans comme ceux des élèves. Ainsi,  dès 1800, les grandes vacances  se terminaient le 20 septembre. Ces vacances correspondaient à l’aide que les enfants devaient apporter lors des vendanges et de la moisson. Ces 10 semaines de congés accordées en été exauçaient les vœux des populations paysannes.
(photo vers 1900, ©Clos de MontJuly)

Les vendanges au Clos de Mont July

Les vendangeurs sont payés à la journée. Les vendangeurs sont nourris par le propriétaire exploitant. Le Clos de Mont July possède toujours son four à pain qui nourrissait la trentaine de vendangeurs qui redescendaient des coteaux au son de la cloche pour le repas de midi.

Sur la photo on voit que la moindre parcelle de terrain est exploitée en vignes. (1900 ©Clos de MontJuly)

Antoine Léchères - héros de 14-18

Antoine Léchères, né à Cluny en 1860, reçu à St-Cyr en 1880, entre dans la promotion des Kroumirs (infanterie de marine). En 1882 embarque à Brest pour la conquête de l’Indochine dont il revient en 1890. Il quitte la coloniale, épouse Marie-Antoinette Protat, est promu Capitaine en 1891, puis Lieutenant-colonel en 1911 à Rouen.

Le 2 août 1914 il prend le commandement du 239ème RI. Il est nommé Colonel en avril 1915 à la tête du 88ème RI (bataille de la Marne). Il prend ensuite le commandement du 110ème RI à Verdun.

Quatre citations, quatre blessures de guerre, Commandeur de la Légion d’Honneur, mort à Verdun le 3 août 1916 frappé d’une balle en pleine poitrine en reprenant à la tête de son régiment la station de Fleury devant Douaumont. 

Le monument aux morts de Ceyzériat porte son souvenir.


André Rive - héros de 14-18


André Rive est né à Belley en 1876. Doté d’une nature vive, généreuse, ardente, pas toujours facile à gouverner, ayant le sens aigu du juste et de l’injuste, il fit de brillantes études et sortit de l’école Saint-Cyr pour devenir officier de cavalerie.
Très attaché à sa région, au fond des tranchées il pensait aux coteaux de MontJuly où il aimait tant se retrouver dans la maison de ses parents. Avec courage il demanda en 1915 à passer de la cavalerie à l’infanterie, aux postes les plus exposés où beaucoup de ses soldats, qui l’appréciaient comme chef, le suivirent.
C’est avec un mélange d’autorité ferme et de bienveillance presque paternelle qu’il emmena ses hommes au combat : poignant échange de sentiments entre le chef et le soldat qui crée la force morale de l’armée. Animé d’une foi profonde dont il ne rougissait pas, il écrivait à sa mère en 1915 : « Priez Dieu pour que moi aussi j’aie la force, le courage énorme qu’il faut pour conduire des hommes quand on les mène à la mort. Quelle responsabilité envers ces hommes, envers la patrie. »
Le Capitaine André Rive est mort en entrainant sa compagnie pour prendre d’assaut les positions que les Allemands occupaient en face de Ville-sur-Touche. Ses hommes mirent 3 semaines à le retrouver après son décès, au péril de leur vie car il était tombé à deux pas des tranchées allemandes. Il gisait, le sourire aux lèvres, son chapelet entre les mains, à ses pieds un petit drapeau que réclamèrent ses soldats.

En 1920, la croix de la Légion d’honneur fut attribuée à la mémoire du Capitaine André Rive cité, pour la 2ème fois à l’ordre de l’armée dans les termes suivants : « Officier de caractère magnifique, passé sur sa demande dans l’infanterie. A été tué en entrainant sa compagnie à l’assaut en avant de Massiges le 23 septembre 1915. »

Le monument aux morts de Ceyzériat porte son souvenir.

Article réalisé par Michèle Brun sa petite nièce à partir des archives familiales.

Le Revermont

Premiers contreforts du Jura, le Revermont est un massif de calcaire dur infiltré par les eaux de pluie qui ont creusé des cavités et des grottes. A l’ère tertiaire, la mer a déposé une argile rougeâtre, la molasse. La terre est pauvre, le climat sec en été rend l’agriculture difficile sauf dans les portions couvertes d’alluvions. Les premiers hommes se sont installés entre la roche de Cuiron et la roche de Solutré en Maconnais, surveillant la plaine, point de passage des gibiers et des hommes. Au sol on trouve des » murgers » , longs tas de pierres formés par le rejet des cultures ou utilisés comme murs d’enceintes.
La vigne a toujours été cultivée sur le Revermont. Aux Conches a été retrouvée une statue gallo-romaine de Bacchus.

Les villages ont des maisons hautes en pierres, avec la cave au rez-de-chaussée « les cavets »au-dessous de l’escalier extérieur qui aboutit à un balcon.

vendredi 3 octobre 2014

Origine du nom Mont-July

Au XIIIe siècle, les fiefs et propriétés bourgeoises s'appelaient des Mas.
A Mont-July, les Mas de la Gélière désignait la propriété de Monsieur de la Gélière que l'on traduisait en patois: Le Mas de Mons Géli. Ceux qui eurent à écrire ce nom, curés, notaires d'après ce qu'ils entendaient marquaient "Montgely" en 1437, puis "Mongelié". 
C'est Samuel Guichenon qui pour la première fois écrivit Mont-July en deux mots. Ce qui amena certains à faire un rapprochement avec "Jules" César, d'autant qu'ils transformaient sans peine Cesiria en César. L'abbé Gringoz parle d'un moine évangélisateur, Julien ou Jules, réunissant dans cette appellation montagne et hameau, or la montagne s'est de tout temps appelée Cuiron ou Coiron en patois mais jamais Mont-July.

Nous admettrons avec Julien Manissier que le nom du hameau de Mont-July vient de la Gélière et non de Jules ou Julien.

ill : La place du Mont-July par le peintre Barillot 

jeudi 2 octobre 2014

Note d'intention

Ce blog est né de la volonté d’une grande partie des habitants du MontJuly et de la Grande Fontaine qui souhaitaient communiquer publiquement leurs inquiétudes et leurs espoirs sur le devenir de notre village. Nous avons la chance d’habiter un village charmant, au passé riche et à la nature verdoyante et nous entendons bien que cela continue.

- Nous souhaitons jouir tranquillement de notre espace de vie.

- Nous apprécions la qualité de vie de notre village, le charme de son habitat, de ses ruelles, de ses chemins, sans vivre dans le passé, nous entendons que le nouvel habitat s’intègre à l’existant en respectant les normes de construction.

- Nous ne voulons pas voir notre environnement gâché par la désinvolture et le manque de civisme de certains.

- Nous attendons de notre Maire qu’il nous défende et fasse respecter les règles.

Pour que tous les habitants de la commune de Ceyzériat soient informés dans le détail de ce qui se passe, nous exposerons ici, à la connaissance de tous, les préoccupations qui nous mobilisent.

Si le blog raconte aussi la vie au MontJuly et à la Grande Fontaine autrefois c'est pour permettre aux nouveaux arrivants de se familiariser avec le territoire, de se l'approprier afin de pouvoir le comprendre et le défendre.

4 thématiques seront développées :

-  Actualité (la vie aujourd'hui)
Préoccupations (les points qui suscitent notre attention et qui nous interpellent sur le devenir de notre environnement au sein de la commune).
- Patrimoine (sites remarquables,les lieux de mémoire...)
-  Histoire (la vie autrefois, les personnalités...)

Le blog est rédigé à plusieurs mains.

Si vous souhaitez vous exprimer, toutes les contributions sont les bienvenues.